Le Flambeau

FlambeauLe Flambeau / Agatha Christie ; avant-propos de François Guérif. – [Paris]: Librairie des Champs-Élysées, c1981. — 185 p. ; 17 cm. — Coll: Club des Masques; 584. — ISBN 2-7024-1809-0

Quatrième de couverture

Un meurtre futur reflété dans un miroir ; un héritier génant changé en matou docile ; une religieuse qui tue à distance et à volonté…

Ces histoires-là auraient pu être des énigmes policières ; elles en ont la construction, le suspense… Pourtant, les limiers de Scotland Yard y chercheraient en vain les indices chers à leur cœur. Ici, point de traces de pas, d’emplois du temps truqués ou de mégots tachés de rouge. Les Esprits sont bien au-dessus de ces contingences qui nous turlupinent, nous, simples mortels…

L’œuvre et Commentaires personnels:

Le Flambeau est un recueil de nouvelles fantastiques publié en 1981. Les nouvelles qui se retrouvent dans ce recueil furent d’abord publiées en 1933 dans le recueil « The Hound of Death and Other Stories ». Dans l’ouvrage paru en 1933 nous retrouvons en fait douze nouvelles. Ce recueil ne fut jamais traduit comme tel en français.

L’ouvrage Le Flambeau comprend sept des douze nouvelles qui composent le recueil de 1933. Il comprend également deux nouvelles supplémentaires qui parurent dans d’autres ouvrages.

Nous retrouvons dans le recueil Le Flambeau, les nouvelles suivantes :

  • Le Flambeau (The Lamp)
  • Le Chien de la mort (The Hound of Death)
  • Le Cas étrange de sir Arthur Carmichael (The Strange Case of Sir Arthur Carmichael)
  • Dans un battement d’ailes (The Call of Wings)
  • La Gitane (The Gipsy)
  • La Vivante et la morte (The Fourth Man)
  • Fleur de magnolia (Magnolia Blossom)
  • La Dernière Séance (The Last Seance)
  • Le Miroir (In a Glass Darkly)

Agatha Christie est surtout connue pour ses romans policiers et pour ses personnages Hercule Poirot et Miss Marple. Peu de gens savent qu’elle a écrit quelques nouvelles fantastiques. La plupart de ses nouvelles fantastiques furent publiées dans un recueil en 1933 mais elle continua à en écrire toute sa vie. Ce qui démontre un intérêt marqué de l’auteur pour ce genre de littérature.

Ces incursions dans le monde occulte et fantastique demeure toutefois souvent ignorées du grand public. Ces écrits fantastiques sont courts, uniquement des nouvelles. Mais alors qu’ils ne paraissent qu’en 1981 pour les lecteurs français et qu’ils sont un peu une surprise pour ceux-ci, les lecteurs anglophones avaient appris à trouver parfois une nouvelle différente dans l’univers très logique de la romancière.

On dit parfois que ces nouvelles fantastiques ne sont que le prolongement de ses écrits policiers. Une sorte de rappel que la mort ne peut pas toujours être expliquée. Et que si la plupart du temps, un détective peut résoudre une mort ou un événement en apparence inexpliquée, il arrive que parfois l’explication soit hors des explications rationnelles. On retrouve dans ces nouvelles, des fantômes, des prémonitions, des cas de possessions, des médiums, de la sorcellerie.

L’auteur avoue elle-même qu’elle a commencé par écrire des histoires sombres, fantastiques. Mais que ce n’est que lorsqu’elle a écrit des romans policiers qu’elle a connu le succès. Elle continuera cependant à toujours écrire quelques lignes fantastiques.

Les nouvelles de ce recueil semblent toutes garder une part d’obscurité, d’ombre. On ne peut trouver d’explication rationnelle, seuls l’inquiétude, le doute, le mystérieux, l’ombre, l’occulte semble pouvoir offrir une réponse.

Ces nouvelles sont inquiétantes. Elles sont construites comme des œuvres policières, comme toutes les œuvres de Christie. Et donc on pourrait croire à une réponse logique. Et le dénouement très irrationnel est présenté comme tous les dénouements de ces romans. L’anormal est normal dans ces nouvelles. Mais la peur et l’inquiétude demeurent importantes.

Sauf pour une des nouvelles, Fleur de Magnolia, qui ne semble avoir rien de « surnaturel ». Et qui selon moi, n’a pas sa place dans ce recueil.

Les nouvelles sont toutes très brèves. D’ailleurs c’est parfois irritant. En quelques pages, nous avons un dénouement. Et on aurait voulu avoir plus de détails, et même plus de flous… mais enfin, plus de lignes. Et on regrette que l’auteur n’ait pas développé quelques unes de ces nouvelles en romans – comme l’a d’ailleurs fait pour d’autres nouvelles policières qui furent reprises en romans.

Aujourd’hui, on peut lire ces nouvelles fantastiques avec un regard trop moderne, et elles peuvent nous sembler naïves… voire trop simples. Il est évident, que l’a terreur n’est pas au rendez-vous. Cependant, le traitement très neutre de ces histoires m’a paru être ce qui donnait à ces nouvelles leurs émotions… Ces histoires sont racontées avec impartialité, comme si elles étaient des faits divers dans un quotidien. Ce côté logique et réel semble donner aux histoires un aspect normal… comme si cela pouvait arriver. Une normalité dans le fantastique et donc me semble relever toute l’horreur des histoires. Dans nos vies ordinaires, normales, à tout moment peut survenir un événement inexplicable, anormale, fantastique et on n’y pourra absolument rien… C’est là toute l’horreur de ses nouvelles ! 

Citation:

« C’était une vieille maison. Toutes les maisons de la place étaient vieilles, pétries de cette digne et très méprisante ancienneté que l’on rencontre communément dans les villes épiscopales. Mais le nº 19 faisait figure d’ancêtre parmi les ancêtres. Elle possédait une solennité toute patriarcale. Elle s’élevait, plus grise encore que les plus grises, plus glaciale que ls plus glaciale. Austère, sinistre, empreinte de la désolation qui s’attache aux demeures inoccupées depuis longtemps, elle régnait sur ses voisins. » p. 9

Sources :

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