Le cercle de la croix

DSCN5842Le cercle de la croix / Iain Pears. — [Paris] : Belfond, 1999. –924 p. ; 18 cm. — ISBN 2-226-08802-5. — (Coll. Pocket, 10572)

Titre original: An Instance of the Fingerpost

Quatrième de couverture

Université d’Oxford, 1663. Le professeur Grove est retrouvé mort dans son cabinet. L’autopsie est formelle: il y a trace d’arsenic dans son foie. L’enquête conduit à l’arrestation de sa servante. Interrogée, elle est jugée, condamnée et exécutée.

Que s’est-il réellement passé ce jour-là? À ces questions quatre témoins apportent des réponses différentes et contradictoires. Le premier est Marco de Cola, médecin vénitien, qui se trouvait à Oxford au moment des faits. Son témoignage est contredit par celui de Jack Prescott, fils d’un traître mort en exil, ainsi que par celui du Dr. John Wallis, maître espion au service du pouvoir. Il faudra attendre le récit de John Wood, historien, pour entrevoir ce qui pourrait être la vérité.

L’auteur

Iain Pears est né en Angleterre en 1955. Il étudia à la Warwick Scholl, au Warwick Wadham College et au Wolfson College à Oxford. Il obtiendra des diplômes en philosophie et en histoire de l’art. Il travailla comme journaliste pour la BBC au Royaume-Uni et pour la ZDF en Allemagne. Entre 1982 et 1990 il fut correspondant pour Reuters en Italie, France, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Il est aujourd’hui historien de l’art, écrivain et journaliste. Il vit avec son épouse et ses enfants à Oxford.

Bibliographie sommaire

  • The Discovery of Painting (1989)
  • The Raphael Affair (1991)
  • The Titian Committee (1992)
  • The Bernini Bust (1993)
  • The Last Judgement (1994)
  • Giotto’s Hand (1995)
  • Death and Restoration (1996)
  • An Instance of the Fingerpost (1998)
  • The Immaculate Deception (2000)
  • The Dream of Scipio (2002)
  • The Portrait (2005)

Résumé

Nous sommes au 17e siècle à Oxford en Angleterre pendant la Restauration. Un meurtre a lieu et est vite résolu par les autorités locales. On accuse, condamne et exécute la servante de la victime. Malgré le fait que les autorités semblent satisfaites du dénouement de l’affaire, plusieurs ne sont pas croire à la culpabilité de la servante. Le professeur Grove allait obtenir un poste important et plusieurs pouvaient souhaiter sa mort.

Quatre témoins vont raconter ce qu’ils croient être la vérité sur le meurtre. Les témoignages vont éclairer les circonstances et les mobiles de la mort du professeur, vont parfois se compléter mais vont aussi se contredire. La première partie est la version de Marco da Cola, un négociant venu de Venise pour mettre de l’ordre dans les affaires de son père. Puis nous avons la version de Jack Prestcott qui est à Londres pour réhabiliter son père qui est disgracié pour trahison. John Wallis, quant à lui, est également professeur à Oxford. Il est mathématicien et cryptographe et travaille pour le gouvernement. Finalement, nous avons la version de Anthony Wood, un jeune historien.

Commentaire personnel

Une histoire de meurtre et d’espionnage parsemée d’informations sur la société et les croyances de l’époque. On apprend sur les avancées de la médecine, sur les croyances et superstitions de l’époque, sur la politique et l’économie de l’Angleterre au milieu du XVIIe siècle. Les personnages fictifs se mêlent aux personnages ayant réellement existé. Quatre parties qui racontent chacune la même histoire d’un point de vue différent. Les histoires se complètent mais se contredisent également. Certaines narrations confirment les déclarations des histoires précédentes ou les réfutent. Chaque témoins cherchant à nous convaincre de sa vérité. Chaque narrateur voyant et interprétant les faits selon ses convictions. Chaque personnage certain de sa vérité et ajustant les faits pour monter sa théorie. Et finalement, le lecteur doit lui-même tiré ses propres conclusions.

Le roman de Pears est en fait quatre parties distinctes, on nous présente la même histoire de quatre perspectives différentes. Et malgré les plus de 900 pages du roman, la lecture m’a paru très rapide. Il est vrai que, comme il a parfois été dit du roman, il y a des répétitions et on comprend que certains ont trouvé des passages redondants. Mais après avoir fermé le roman, j’ai eu envie de reprendre la lecture pour revoir les histoires de chacun à la lumière des autres narrations. La traduction semble correcte mais j’aimerais beaucoup relire le roman en anglais pour vraiment m’imprégner de l’époque.

On retrouve dans le roman, nombres d’informations sur l’époque et la société anglaise du XVIIe siècle. La plupart des personnages ont réellement existé et on retrouve à la fin du roman, une liste des noms avec une courte biographie. Il est particulièrement intéressant selon moi de voir la part des croyances et superstitions dans tous les aspects de la société de l’époque, surtout en médecine.

Définitivement une lecture à faire et refaire !

Citations

« Ayant établi que le dépôt de la bouteille était vraiment de l’arsenic (ou, pour être plus précis, qu’il réagissait dans tous les cas comme de l’arsenic et jamais autrement que comme de l’arsenic, si bien qu’on pouvait raisonnablement affirmer qu’il en possédait toutes les caractéristiques) et que, d’autre part, lorsqu’on donnait un peu de ce dépôt à un chat, il mourait d’une façon très semblable à celle dont mourait un chat à qui on avait fait prendre de l’arsenic, nous étions à deux doigts d’une conclusion alarmante. » p. 179

 » Il est cruel qu’on nous ait dotés du désir de savoir sabs nous accorder le temps nécessaire à son complet assouvissement. Nous mourons tous frustés : voilà la grande leçon qu’il nous faut retenir. » p.738

Sources

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